1. Vrai : elle est de plus en plus utilisée dans le domaine de la santé.
En milieu hospitalier mais également en libéral (médecin, chirurgien dentiste…), on a de plus en plus souvent recours à l’hypnose.
Mais comment ? L’hypnose, c’est un peu un rêve éveillé. Il s’agit d’activer une conscience qui permet d’être ailleurs. Le professionnel de santé invite le patient à trouver un endroit qui lui plairait et à le faire partir là-bas. Ensuite, il l’accompagne pour revenir au contact de la réalité. Au départ, l’hypnose était utilisée pour les troubles psychologiques (angoisse, phobies, troubles du sommeil…).
Aujourd’hui, ses champs d’application sont multiples : en chirurgie dans le cadre de la douleur aiguë, aux urgences, pendant les accouchements, lors de séances de dialyse, chez les chirurgiens-dentistes et même plus récemment chez les kinésithérapeutes pour la rééducation.
2. Faux : elle ne guérit pas les maladies graves.
L’hypnose ne « guérit » pas les maladies graves comme le cancer par exemple. Elle ne remplace pas les traitements destinés à lutter contre ce type de maladies. Mais elle peut accompagner et aider les patients à supporter leur parcours de soins. L’hypnose peut les « soulager » psychologiquement, elle peut aussi être utilisée pour des soins douloureux ou même pour certaines interventions chirurgicales. C’est un outil thérapeutique.
3. Vrai : son efficacité a été prouvée.
Une étude récente de l’Inserm* met en évidence son intérêt thérapeutique lors d’une anesthésie et pour la prise en charge du syndrome du côlon irritable (caractérisé notamment par des douleurs au ventre).
En revanche, les données actuelles sont insuffisantes pour conclure ou non à l’intérêt de l’hypnose dans certaines applications (prévention de la dépression post-partum, sevrage tabagique, schizophrénie…).Cette étude indique également qu’aucun effet indésirable grave ne paraît attribuable à l’hypnose.
* Évaluation de l’efficacité de la pratique de l’hypnose – Inserm – juin 2015.
4. Vrai : les patients prennent moins de médicaments et récupèrent plus vite.
Que ce soit pour les soins psychologiques ou pour une intervention au bloc opératoire, les doses de médicaments sont réduites grâce à l’hypnose. L’étude de l’Inserm met en avant que la consommation d’antalgiques et de sédatifs est moins importante. Et la récupération du patient est beaucoup plus rapide car il reste conscient, il est impliqué dans le soin, il est beaucoup plus « moteur » que dans une intervention classique. Le patient se souvient de l’expérience qu’il a choisie et beaucoup moins de l’opération.
5. Vrai : les enfants aussi y sont sensibles.
Les enfants sont très réceptifs à l’hypnose car ils développent et activent plus facilement leur imaginaire que les adultes. Il est assez simple de les « faire partir » dans un processus imaginaire. Un exemple : un enfant doit avoir des points de suture aux urgences, on l’invite à « partir » faire du cheval, le temps de l’intervention.
Du côté des adultes, certains patients peuvent être moins sensibles pour plusieurs raisons : ils sont fatigués ou moins motivés. L’hypnose doit être voulue par le patient afin qu’il coopère et qu’il soit capable d’établir une relation avec le soignant en toute confiance. Il n’y a pas de « prise de pouvoir » ou de « perte de contrôle ».
« Faire appel à un professionnel de santé »
Le point de vue du Dr Claude Virot, psychiatre à Rennes, président de la société internationale d’hypnose.
« Tout le monde peut s’improviser hypnothérapeute après 15 jours de formation mais cela ne signifie pas que tout le monde est capable de soigner une dépression, des troubles du sommeil, une douleur…
Les risques ? Que la personne ne soit pas compétente, qu’elle fasse vivre des situations désagréables, qu’elle n’établisse pas le bon diagnostic et qu’ainsi les soins soient retardés. Il est donc important de faire appel à un professionnel de santé. Le terme “ hypnose ” devrait être réservé à un acte de soin, la qualité des formations et les pratiques sur le terrain doivent être vérifiées.
Aujourd’hui, il n’existe pas de diplôme d’État. Les formations se font soit à l’université, soit dans des associations ou des organismes privés. Un cadre légal de l’exercice de l’hypnose doit être établi. C’est un problème de santé publique. »
J’ai trouvé pour vous cet article écrit par Cécile FRATELLINI
(CRÉDIT PHOTO : MAXIPHOTO/ISTOCK)
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